Le Contemporaliste

Curateur de bien-être et art de vivre masculin depuis 2012

Cité Mémoire : un hommage émouvant au Montréal d’antan

   La phrase revient constamment au Québec : les Québécois n’ont pas de mémoire, contrairement à leur devise imprimée sur les plaques de voitures, « Je me souviens », qui s’avère plutôt ironique quand on y réfléchit. Heureusement, certains ont plus de mémoire que d’autres, et ils comptent bien faire profiter leurs compatriotes de leur sens de l’histoire… et de l’art!

   Le 18 mai dernier, Cité Mémoire, créée par Michel Lemieux et Victor Pilon, et mise en mots par le dramaturge Michel Marc Bouchard, était dévoilée au grand public. Le projet consiste en la projection d’images gigantesques sur les murs de certains édifices du Vieux-Port et du Vieux-Montréal. À chaque mur choisi, on trouve un tableau de plusieurs minutes relatant à la fois l’histoire d’un Montréalais célèbre (ou parfois ayant sombré dans l’oubli, à notre grande honte!) et celle d’une époque précise de la ville. On peut compter sur 20 tableaux au total, disséminés aux quatre coins de ce quartier historique et patrimonial qu’est le Vieux-Port. Pour vivre cette expérience à fond, il importe toutefois de télécharger l’application mobile Cité Mémoire et de se munir d’écouteurs. C’est ainsi qu’un narrateur nous accompagne pour chaque tableau, nous informant ainsi du destin des personnages projetés sur chaque mur et du Montréal de l’époque concernée. Le parcours peut durer 30 minutes ou des heures, selon notre motivation ou notre forme physique. Or, on ne s’en lasse tout simplement pas! Chaque tableau est comme un petit film d’une dizaine de minutes. On se passionne pour l’épisode du déménagement de Maurice Richard ; on s’émoie du sort terrible réservé à Marie-Josèphe Angélique, esclave noire torturée de manière barbare et condamnée à mort pour avoir prétendument allumé un feu ; on fait la connaissance du premier homme condamné pour sodomie à Montréal et ayant connu un sort pire que la mort, puisque la ville étant dépourvue de bourreau, on le força à devenir le bourreau lui-même ; on découvre la première salle de cinéma à Montréal en 1910, baptisée le Ouimetoscope et on se surprend à découvrir que notre ville a été très tôt une plaque tournante du cinéma mondial ; on rigole en accompagnant deux soldats en permission dans les années 1940 qui vont s’éclater à Montréal, considérée comme la Babylone du Nord à cette époque, où cabarets, jeux, mafia, prostituées et boisson sont légion.

   Parions que ce projet multimédia deviendra bientôt un incontournable pour les touristes et même pour les Québécois et Montréalais. C’est pour le mieux : chaque coin de rue, chaque pan de mur est un morceau d’histoire, ce n’est pas un cliché de l’affirmer ; et la ville sera à nouveau en possession de sa mémoire.

Visitez le site (ici) pour plus de détails!

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