Le Contemporaliste

Curateur de bien-être et art de vivre masculin depuis 2012

Avoir peur d’une carte de crédit en 2016

J’ai reçu ma première carte de crédit à 18 ans. J’étais un jeune étudiant boutonneux et bourré de rêves. La limite était de 300$ et c’était nettement suffisant pour mes besoins. Je m’en servais seulement lorsque j’avais vidé mon compte en banque. Je gérais bien mes dépenses et je remboursais tout à temps. Puis, lorsque j’entamais ma vingtaine, j’ai décidé d’augmenter ma limite à 1000$. À mon avis, c’était quelque chose de puissant. Je me sentais au dessus de mes affaires. J’ai commencé à voyager et à remplir mon compte de crédit. Tout allait bien jusqu’au jour où je n’étais pas capable de rembourser le solde au complet. J’ai donné le minimum et c’est là que le cercle vicieux a commencé.

Plus tard, j’ai demandé un prêt pour rembourser ma carte de crédit. Je me suis donc retrouvé avec deux comptes en souffrance. J’avais beaucoup de la difficulté à joindre les deux bouts, parce que je n’avais pas droit aux prêts et aux bourses. Je ne recevais aucune aide de la part de mes parents, donc, je faisais mon gros possible pour manger trois fois par jour et payer mes factures. Mes études se terminaient et j’étais vraiment endetté jusqu’au cou. Je souffrais beaucoup à cause de tout ce stress accumulé. Après mes études, j’ai commencé à travailler à temps plein et j’ai tranquillement tout remboursé. Lorsque j’ai enfin vu la couleur de mon argent, je me suis promis de me débarrasser de cette carte de crédit diabolique.

Les premiers moments,  je trouvais le temps long. Je sentais que j’avais perdu la liberté de m’acheter ce que je désirais, quand je le voulais. Maintenant, je sais que c’était enfin ma libération du crédit. Comme je vais souvent aux États-unis, j’ai opté pour une carte débit Visa. En effet, le marchand peut passer mon achat soit par crédit ou débit, mais de toute manière, le montant est débité directement dans mon compte. Ce mode de paiement n’est pas très présent au Canada.  J’ai aussi ouvert un compte Paypal, ce qui me permet de faire des achats en ligne. Je peux acheter mes billets d’avion avec American Airlines ou encore réserver sur hotels.com grâce à Paypal. Je réussi même à mettre de l’argent de côté, ce que je n’ai jamais réussi à faire auparavant. Certains fins de mois sont plus difficiles que d’autres, mais au moins, je sais que je n’ai pas un compte en souffrance ou des intérêts qui s’accumulent. J’ai appris à revoir ma manière de dépenser et à gérer mon argent.

C’est difficile de se libérer du crédit. C’est comme une drogue indispensable en 2016. Notre société de consommation ne fait pas grand-chose pour nous aider à nous éloigner du crédit. Elle nous fait sentir mal de ne pas avoir de crédit. Elle nous fait sentir coupable de ne pas vouloir avoir tout, maintenant. C’est dur de ne pas résister à la tentation!

 

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